Se demander à quoi sert un animal est une question absurde…
Se demander son rôle dans la nature est plus pertinent, car, en effet, la nature est organisée en réseau où chacun a une place.
L’utilité (le fait de servir à quelque-chose), est relative. Une espèce bénéficiera à certaines et pas à d’autres. Ainsi, un éléphant se fiche totalement de ce qui arrive aux ours polaires !
Donc, chacun, ou plutôt, chaque espèce a un rôle, mais lequel ?
L’Homme, pour organiser ses cités a dû créer des activités qui correspondent à ce qui se passe dans la nature. Les cités se sont en effet peu à peu coupées de l’environnement, mais, les besoins restent identiques !
Il faut toujours se nourrir, s’abriter, évacuer les déchets, boire …
Comme nous connaissons bien plus souvent ce qui se passe dans les villes plutôt qu’en dehors de celles-ci, je vous propose de partir d’activités humaines pour chercher leur équivalent dans l’environnement.
C’est clair ? Non ?
Ça va s’arranger dans les lignes qui suivent :
Le ramassage et le recyclage des déchets
Si comme moi vous avez habité dans un immeuble en bord de grande rue, vous avez certainement connu le camion poubelle qui passe de très bonne heure, et parfois sans grande discrétion !
Dans la nature aussi il faut s’occuper des déchets !
Que sont ces déchets ? Plantes ou animaux morts, feuilles, branches sèches, poils, plumes.
Qui donc a ce rôle peu glorieux mais essentiel !
La réponse est beaucoup d’espèces ! Mais, nous en prendrons 2 comme exemple :
1/ La mouche, qui s’intéresse, pour pondre ses œufs, aux animaux morts, aux déchets végétaux. Il est vrai qu’elles sont parfois un peu pressées, et j’ai pu voir un pauvre écureuil, toujours en vie, avec une vilaine blessure remplie d’asticot !
2/ Le vautour, un autre mal aimé à qui on a mis sur le dos pas mal de responsabilités. Il s’intéresse aux animaux morts. Et, pendant des siècles, il assurait l’équarrissage naturel et gratuit pour les éleveurs. Puis, nous sommes entrés dans une ère de normalisation sanitaire où les carcasses devaient aller à l’équarrissage.
Plus de nourriture pour les vautours !
De plus, les rapaces ont connus une période noire où il était de bon ton de les éliminer, que ce soient des vautours ou d’autres espèces.
On pourrait ajouter d’autres espèces, comme par exemple les mites, si redoutées dans les dressings. Elles recyclent les poils des animaux morts.
Mais pourquoi recycler ?
Parce que la nature fonctionne en cercle ! Chaque niveau d’une chaîne alimentaire se nourrit du maillon précédent. Et, quand on est au bout de la chaîne ?
Chaque être vivant meurt un jour et est recyclé pour être “remis en circulation” dans les chaînes alimentaires.
Les labours
Probablement la première activité à laquelle on pense quand on parle d’agriculture. Si remuer la terre est indispensable pour les plantes, les labours ont de multiples inconvénients.
Il existe des petits travailleurs qui font la même chose sans créer d’inconvénients.
Lesquels ?
Les vers de terre.
Ces petits animaux, sont des laboureurs infatigables. Charles Darwin s’est intéressé aux vers de terre et aux conséquences de leur travail (Voir « Le rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale »).
Ils aèrent la terre, recyclent aussi les végétaux, sans la tasser comme peut le faire un tracteur.
La lutte contre les chenilles dans les vergers
Nous disposons à cet égard de tout un arsenal de guerre chimique pour se débarrasser des insectes importuns. Toutefois, les pesticides ont l’inconvénient majeur d’empoisonner aussi les prédateurs des animaux que nous souhaitons supprimer.
C’est dommage car nous avons à notre disposition un chasseur très efficace : La mésange.
Si vous parvenez à la convaincre de s’installer dans votre verger avec quelques copines, les chenilles n’ont qu’à bien se tenir.
La lutte contre les limaces
Tous ceux qui ont un potager connaissent cette angoisse de découvrir ses salades dévorées par les limaces.
Pourtant, si votre jardin comporte un peu de place et n’est pas trop « propre », vous pourriez attirer des hérissons. Ces boules d’épines raffolent des limaces et peuvent défendre vos salades tout en faisant un bon repas.
Repousser les pucerons
Encore une « lutte », ça en dit long sur notre rapport à la nature, n’est-ce pas ? Il faut se faire une place, comme les autres êtres vivant, mais faut-il pour autant être toujours « en lutte » ?
Les pucerons se nourrissent aux dépends de nos plantes. Les fourmis « les élèvent » et les protègent.
En revanche, les coccinelles adorent les croquer. Voilà donc un allié de choix pour le potager.
La régulation des rongeurs
Les rongeurs apprécient beaucoup nos champs, nos réserves de nourriture. Mais pas que ! Des espaces dans les murs fournissent un gîte fort plaisant. En revanche les dégâts peuvent être importants, sur les cultures comme sur les installations.
Il existe des alternatives aux produits chimiques. Là encore une solution existe dans la nature. Plusieurs en fait : Les renards, les chouettes et hiboux. De nombreuses espèces font leurs délices des rongeurs.
Semer / Planter
Pour se nourrir, l’Homme a appris à cultiver. Une étape importante de l’agriculture est le semis. Comment se débrouille la nature ?
Prenons deux exemples : Le Geai et l’écureuil. Ils ont pour habitude de collecter un maximum de nourriture et de la cacher.
S’ils en oublient, alors, les graines collectées germeront parfois et assureront ainsi le semis.
L’assainissement de l’eau
Assurer un approvisionnement en eau potable est un problème majeur depuis longtemps.
Un des grands problèmes de nos jours est d’assurer un approvisionnement en eau correct.
Les zones humides contribuent au filtrage de l’eau. Et dans ces zones humides, un acteur méconnu : la larve de moustique.
On voit ainsi que ce scélérat, qui nous pourrit la vie à la saison chaude, a toute sa place dans l’organisation de la nature.
Conclusion
On voit donc que l’Homme a largement copié la nature. Mais, il existe aussi des façons d’utiliser ce que fait la nature, sans ou avec très peu d’artifice. C’est le principe même de la permaculture.
On organise la nature pour obtenir le résultat qui nous convient mais on ne contraint pas avec des éléments artificiels ou le minimum.
Pour une intervention « en vraie », n’hésitez pas à contacter ACM.
Je me ferai un plaisir de rencontrer une classe, un centre de loisir, etc …
Article écrit en collaboration avec Sébastien, maraîcher sur sol vivant et formateur en permaculture à Terrebasse (31). N’hésitez pas à visiter son site internet : www.monpotagerenligne.fr