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La route de Service

La première fois que je suis entré dans Whitehorse, la capitale du Yukon, j’ai remarqué un panneau intrigant. Ce panneau donnait le nom de la voie “Service way”. Ce qu’on pourrait traduire en français par “la voie de service”. En fait, il faudrait plutôt dire “la rue Service”. Service avec une majuscule, ceux qui nous suivent auront compris qu’il s’agissait de Robert Service.

Robert Service l’aventurier, pas qu’au Yukon !

Descendant de huguenots français ayant émigrés en Ecosse, Robert Service connaîtra une vie digne des meilleurs romans d’aventure. Peu passionné par l’école et de nature rêveuse, il commencera par un petit emploi de secrétariat puis, grâce a son père, il entrera dans une banque où il aurait pu faire carrière. Sa nature rêveuse le poussera à aller vivre l’aventure en Colombie-Britannique près de Vancouver. Il sera ouvrier agricole et gardien de troupeaux. Il vivra avec les saisonniers dans des locaux qu’on jugerait de nos jours absolument inacceptables.

Il reprendra ensuite la route pour se rendre à Los Angeles, puis, à pied, jusqu’au Mexique, où sans le sou, il fera de multiples rencontres. Il rentrera à Los Angeles où il sera ramasseur et laveur d’oranges. Il retournera au Canada où il sera boucher et épicier dans une grande exploitation agricole.

L’amour le poussera a reprendre ses études (pour avoir une situation comme on disait à l’époque). Pendant tout ce temps, il prendra des notes pour l’écriture de poèmes dont quelques-uns seront publiés. Cependant, tout va basculer quand sa banque le mute à Whitehorse, puis à Dawson City où il rencontrera des gens qui ont vécu LA ruée vers l’or de 1897. Cela inspirera un recueil, d’abord publié à compte d’auteur, qui fera sont succès et lui apportera l’aisance financière après laquelle il courrait.

Après un voyage jusqu’à New-york et Cube, il décidera de revenir au Yukon à pied et en canoé pour vivre de nouvelles expériences. Après presque 9 ans de vie au Yukon, il apprend que le “Toronto star”, grand journal, cherche des correspondants de guerre pour le conflit qui menace en Europe (on est en 1914). Il décide d’y aller …

C’est ainsi que se termine le 1er tome de la biographie Robert Service. Vivement la sortie du tome 2 !

Un roman d’aventures réelles

Je ne peux que recommander la lecture de cet ouvrage (voir ici).

Découvrez le début du livre, lu par l’auteur, l’arrière petite fille de Robert Service:

 Interview de l’auteur

Un extrait de poème de R.Service (“Le sortilège du Yukon”) fait partie de mon intervention et de l’exposition en location sur le Grand Nord et le Yukon. Ce texte traduit parfaitement la fascination qu’un endroit pourtant si rude peut exercer. En fait on aime ou on déteste. Vous devinerez aisément de quel côté je me range.

A bientôt.

Eric